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de ralliement, un programme défini et nettement circonscrit.

La réaction, elle, ne pouvait arborer son drapeau, n’osait avouer son mot de ralliement, proclamer son programme, car, drapeau, mot de ralliement, programme, tout aurait fait bondir d’indignation les neuf dixièmes de la population parisienne.

La réaction en était donc réduite à acclamer la République que personne ne menaçait, et l’assemblée que tout le monde haïssait.

Elle devait, dès lors, échouer misérablement, et c’est ce qui lui arriva, quand elle essaya ses forces, lois de la fameuse manifestation de la place Vendôme, organisée par l’amiral Saisset, avec l’aide des de Pêne et le reste de la fine fleur monarchico-bonapartiste.

On sait comment cela finit.

Les gardes nationaux du Comité Central réunis place Vendôme, repoussèrent la force par la force.

Après avoir essuyé avec une grande patience, les insultes de ce ramassis de proxénètes impériaux et d’agents de police, ces derniers en étant venus à tirer des coups de revolver, et ayant tué ou blessé plusieurs citoyens, ceux-ci ripostèrent.

La manifestation se dispersa.

Ce fut le dernier effort ostensible de la réaction dans Paris.

Le Comité Central fit faire une enquête sur les causes de cette collision, enquête qui démontra que, cette fois encore, l’attaqué était partie du côté des hommes d’ordre, et que le premier sang versé l’avait été par leurs mains.

Thiers, comptait-il beaucoup sur le succès de ces mouvements intérieurs ?

Je ne le pense pas.