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l’auberge de la Pomme de pin. Et cette opposition, comme tant d’autres, demeura impuissante par défaut d’union.

VII

LA MORT DE MALHERBE (1628).


Malherbe voyait donc les obstacles s’aplanir peu à peu devant son influence grandissante et il le devait sans doute à la faveur des circonstances, au fait que son action s’exerçait dans le sens du courant général de la nation, mais aussi incontestablement à son étonnant esprit de suite et à sa vigoureuse opiniâtreté.

Enfin, s’il ne produisit des œuvres ni nombreuses, ni longues, il produisit jusqu’au bout, contribuant largement par son exemple à prouver que sa nouvelle formule d’art, qui convenait si peu à la jeunesse, s’accommodait à merveille à la maturité et à la vieillesse.

En 1627, lorsque les ducs de Soubise et de Rohan s’entendirent avec l’Anglais Buckingham, le cardinal de Richelieu se décida à frapper contre les protestants un grand coup à la Rochelle : alors Malherbe, avec son profond instinct de l’ordre, s’anima contre les réformés ainsi qu’il avait fait jadis contre les princes révoltés, et il lança le roi Louis XIII à la guerre, dans une ode pleine