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Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/202

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ce qui causa un grand chagrin au père, une profonde déception au chef de race vieillissant qui comptait sur cet enfant pour faire une dernière fois « remonter »

la tige de Bueil jadis si florissante.

Seul ou avec ses enfants, Racan descend souvent à Saint-Pater pour servir de parrain ou de père de noce dans les familles du bourg, et les registres paroissiaux attestent qu’il assiste ainsi les plus humbles des meuniers, des bouchers, des maçons ou des tourneurs en bois, jusqu’à de simples journaliers. C’est que la noblesse rurale, à cette époque, est bien différente de celle qui commence à fréquenter les salons de Versailles et y contracte des habitudes de morgue et d’insolence qu’elle rapporte ensuite dans ses rares apparitions à la campagne. Au contraire, l’on répète partout autour de notre gentihomme : « Ce bon M. de Racan. »

Avec cela, il tient à ses droits féodaux, les défend obstinément contre le suzerain ecclésiastique du pays, et, quand il remet à des acquéreurs de terres les redevances seigneuriales dont ils sont tenus à son égard, il fait constater sa générosité par un acte exprès passé devant notaire.

L'une des causes de la popularité qu’il obtint dans son village fut, comme il arrive à toute époque, qu’il le fit travailler : lorsqu’il se fut retiré du service, il aspira à la gloire du constructeur.