Aller au contenu

Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tique basilique. L’heureux possesseur en était Paul Contant, maître apothicaire en la ville de Poitiers, qui avait succédé dans son commerce et dans sa maison à son père, Jacques Contant.

L’on sait qu’il ne faut point réduire les « apothicaires » de l’ancien régime à la fonction… un peu spécialisée que Molière leur donne dans le Malade imaginaire, mais que ce terme désigne la profession tout intelligente et scientifique de pharmacien.

Notre pharmacien poitevin semble avoir joui d’un heureux caractère : il avait adopté une devise pleine d’optimisme chrétien, dont il se sert, en guise de signature, à la fin de ses vers comme au bas des jolis dessins de ses frontispices : Du don de Dieu je suis content.

Né vers 1562, Paul Contant, d’esprit curieux et de caractère entreprenant, avait fait, à l’âge de 20 ans, le voyage obligatoire dans le monde médical, celui de Montpellier, puis il avait passé en Italie, cette partie du monde qui s’est singulièrement rapprochée de Poitiers, mais qui en était alors éloignée grandement.

Dans ses pérégrinations il vit, il retint, il observa, il rapporta : de retour en sa ville, il continua de pérégriner, de temps à autre, dans tout l'Ouest, se liant avec les apothicaires de Saintes et de Brouage, les médecins et les apothicaires de la Rochelle, les chantres de Bordeaux et de Tours, etc., sans compter les médecins de Poitiers. Il reçut des cadeaux de plantes et d’ani-