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Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/283

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gulièrement en retard avec ses « chevances, couppeaux, avertin », etc…, appartient plus au 16e siècle qu’au 17e. Contant, qui invoque, plus d’une fois, Ronsard, du Bartas et Baïf, ronsardise à cœurjoie et non sans succès, avec son goût pour l’invention, avec son ivresse de la mythologie qu’il traite souvent d’une plume élégante, avec son amour poussé jusqu’à la manie, pour les adjectifs composés , « doux-trompeurs , ronds-globeux , chasse-peste, poli-doux, feuille-tremble, gravedoux, foule-grain », etc…… Il est, en somme, à la mode de 1560, du beau temps de la Pléiade, et, lorsque l’on songe que la publication de ses œuvres complètes date de 1628, l’année même de la mort de Malherbe, le réformateur qui réagit contre la Pléiade, l’on ne peut s’empêcher de sourire en voyant l’un des esprits les plus ouverts et les plus avisés du Poitou au commencement du 17e siècle, l’émule provincial de Guy de la Brosse, fondateur du Jardin des Plantes à Paris, retarder… simplement de 70 ans sur les poètes qui gravitent autour de la capitale et de l’Ile-de-France. D’ailleurs, n’est-ce point la caractéristique de la vieille terre du Poitou de retarder généralement d’une révolution, ce qui aussi bien est peut-être une manière de se tromper moins vite, et, en tous cas, de se nourrir plus longtemps des sucs de fa substantielle tradition ?

Nous ne mettrons point Paul Contant au rang des poètes de premier ni même de second ordre ; mais du respectable et tricentenaire in-folio de