Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
QUELQUES POÈTES

chante les Portraits de Femmes ; telles encore ces vies modestes de solitaires ou de religieuses attachées plus qu’il n’aurait convenu à leurs petits jardins, qu’il nous a racontées en perfection dans son Histoire de Port-Royal.

C’est bien ce premier principe qu’il transporta dans la critique littéraire : « Ce que j’ai voulu en critique, disait-il dans sa maturité, ç’a été d’y introduire une sorte de charme et en même temps plus de réalité qu’on n’en mettait auparavant, en un mot de la poésie à la fois et quelque physiologie[1]. » Cette réalité et cette physiologie qu’il souligne lui-même, qu’est-ce autre chose que la vie et le tempérament de l’homme, par lesquels il éclaire l’écrivain ? Nous avons donc à nous poser maintenant notre seconde question :

II

LA BIOGRAPHIE D’UN ÉCRIVAIN EXPLIQUE-T-ELLE
EN PARTIE SON ŒUVRE ?

Que se propose donc la critique littéraire, sinon d’expliquer et de juger les ouvrages de littérature, c’est-à-dire : 1° d’éclairer les idées et les sentiments qu’ils contiennent ; 2° d’apprécier la part de beauté qu’ils présentent ?

  1. Portraits littéraires, nouvelle édition, t. III, p. 546.