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Page:Arrhenius - L’évolution des mondes, 1910.djvu/116

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l’évolution des mondes

d’accord pour accepter le chiffre de 6 500 degrés de température absolue, correspondant approximativement à 6 200° C. C’est ce que l’on appelle la température « effective » du soleil. Si aucune portion du rayonnement n’était absorbée, cette température serait celle des nuages de la photosphère. La lumière rouge étant peu absorbée, le chiffre de 7 600 degrés trouvé par Le Chatelier, et celui presque concordant de 8 000 degrés, dû à Wilson et Gray, doit représenter à peu près la température moyenne des parties extérieures des nuages de la photosphère.

La température plus élevée des facules se déduit de leur plus grande puissance lumineuse. Celle-ci a cependant pour cause, en partie, leur hauteur plus grande. Carrington et Hodgson virent, le 1er septembre 1859, deux facules qui faisaient éruption du bord d’une tache. Leur luminosité était de cinq à six fois plus grande que celle des parties avoisinantes de la photosphère. Cela correspond à environ 10 000 ou 12 000° C. Il devient donc évident que les couches profondes du soleil, qui se faisaient jour par cette éruption, ont une température plus élevée, ce qui d’ailleurs va à peu près de soi, la partie extérieure devant forcément perdre de sa chaleur par le rayonnement.

C’est un fait bien connu que la température de notre atmosphère diminue à mesure qu’on s’élève, par suite du mouvement de l’air. Une masse atmosphérique qui descend vers la terre est comprimée par suite de la pression croissante. Sa température s’élève par voie de conséquence, exactement comme celle du briquet à air, dans l’expérience bien connue, lorsqu’on enfonce le piston de l’appareil. Si l’air était sec et animé d’un mouvement violent, sa température varierait de 10 degrés par kilomètre de hauteur. Si au contraire cet air était au repos, il aurait une température sensiblement uniforme qui ne diminuerait point, à mesure qu’on s’élève. En réalité on observe une variation qui est sensiblement une moyenne entre les deux valeurs extrêmes.