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Page:Arrhenius - L’évolution des mondes, 1910.djvu/123

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IV

LA FORCE RÉPULSIVE DE RADIATION
DU SOLEIL

L’arithmétique et la géométrie très élémentaire mises à part, l’astronomie semble avoir été la science la plus anciennement cultivée. Que le soleil fut la source première de toute vie et de tout mouvement, on ne s’en est rendu compte d’une façon parfaitement claire que vers le milieu du siècle dernier ; mais déjà aux époques historiques les plus reculées on avait quelques notions sur l’énorme importance qu’il a pour notre globe. Dans la vie des peuples nomades qui habitent les pays chauds, la lune tenait une grande place. Ses phases successives fournissaient le moyen le plus commode pour compter des durées plus grandes que la journée. D’autre part la chaleur du soleil est si oppressive, particulièrement en été, que ces peuples utilisaient de préférence la nuit et la clarté lunaire pour leurs déplacements à la recherche de nouveaux pâturages pour leur bétail. C’est ainsi que chez les Babyloniens par exemple, la lune fut primitivement la divinité principale ; le soleil ne le devint que plus tard.

La vénération du soleil et de la lune à la douce clarté s’étendit bientôt aux luminaires moins importants de la voûte céleste. On fit en effet l’observation que leurs positions dans le ciel concordaient avec les variations annuelles des saisons, dont l’influence était déjà si marquée sur toutes les entreprises