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Page:Arrhenius - L’évolution des mondes, 1910.djvu/134

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l’évolution des mondes

de signe contraire à celle des particules chargées d’électricité de l’enveloppe extérieure du manteau.

Lorsqu’une comète s’approche du soleil, d’autres matières, moins volatiles, se vaporisent à leur tour. On trouve alors dans le spectre les lignes du sodium. Quand la proximité du soleil est très grande, on aperçoit même les lignes du fer. Il semble évident que ces lignes proviennent des matières échappées du noyau lui-même, qui consiste sans doute, comme les météorites qui tombent sur notre globe, principalement en silicates, — parmi lesquels du silicate de soude, — et en fer.

On se représente aisément comment ces gouttelettes se forment. Lorsqu’une comète s’approche du soleil on remarque qu’une certaine quantité de matière est expulsée du noyau, par la face tournée vers le soleil. Ce phénomène correspond à celui de la formation des nuages dans notre propre atmosphère, par une chaude journée d’été. Cette évaporation produit ce qu’on appelle la calotte, qui ressemble, à la vue, à une mince enveloppe hémisphérique, autour de la face du noyau qui regarde le soleil. On constate parfois la présence de deux ou même de plusieurs de ces calottes concentriques, qui correspondent à des couches de nuages terrestres situées à des hauteurs différentes. La partie postérieure de cette calotte laisse échapper la matière de la queue, du côté opposé au soleil. En général, les queues des comètes sont plus développées pendant leur approche du soleil que lorsqu’elles s’en éloignent. La raison en est sans doute, comme on l’a depuis longtemps supposé, que les hydrocarbures sont en majeure partie détruits pendant le passage au périhélie. On a cru remarquer aussi que les comètes dites périodiques qui reviennent près du soleil à intervalles réguliers ont une chevelure de moins en moins développée à chaque révolution.

La lumière des comètes est beaucoup plus vive lors des périodes de maxima des taches solaires. On peut admettre qu’à ces moments-là les espaces environnant le soleil sont relative-