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l’évolution des mondes

galvanique sépare atome après atome en le précipitant. La plupart des météorites pierreuses montrent les mêmes caractères. La pierre est souvent, — sauf pour l’enveloppe extérieure —, fondue comme un laitier, si poreuse et si peu compacte, qu’elle pourrait servir de pierre filtrante, et qu’elle s’écrase aisément sous la pression des doigts. »

Quand des grains de poussière, chargés d’électricité, s’agglomèrent, leur très faible tension électrique, qui est d’environ 0,02 volt peut s’élever notablement. L’effet de la lumière ultraviolette conduit ensuite à la décharge de l’électricité de ces masses météoriques, lorsqu’elles arrivent au voisinage de quelque soleil. C’est ce que Lenard a fait justement ressortir. Leur charge négative s’échappe alors sous forme de ce que nous appelons aujourd’hui des électrons.

Le rayonnement de la couronne solaire faisant donc perdre au soleil une masse considérable de fines particules et celles-ci étant sans doute, suivant l’expérience de Wilson, chargées d’électricité négative, il doit rester dans la couche d’où émanent les rayons, une charge d’électricité positive. Par suite aussi cette charge est celle du soleil lui-même. Si elle devenait assez puissante, elle pourrait naturellement retenir les particules, chargées négativement, et les empêcher d’être repoussées au loin. Tous les phénomènes électriques résultant de l’effet de la pression de radiation, cesseraient du coup. J’ai pu calculer, à l’aide de la théorie moderne des électrons, jusqu’où peut s’élever le maximum de la charge électrique du soleil sans que ces phénomènes cessent. Cette charge serait égale à 250 milliards de coulombs, charge qui n’est pas en somme très considérable, puisqu’elle suffirait seulement à provoquer la décomposition de 24 tonnes d’eau.

Mais par l’existence de cette charge positive, le soleil exerce une très grande attraction sur tous les atomes chargés négativement qui arrivent à son voisinage. Ainsi que nous l’avons dit, les corpuscules solaires agglomérés en météorites perdent