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V

LES POUSSIÈRES SOLAIRES
DANS L’ATMOSPHÈRE TERRESTRE.
LES AURORES POLAIRES
LES VARIATIONS DU MAGNÉTISME TERRESTRE

Nous avons étudié dans le chapitre précédent les effets produits sur les corps célestes éloignés, par les particules de matière que lancent dans l’espace le soleil et les étoiles. Il y a intérêt à savoir si ces poussières ont aussi quelque effet sur notre globe. Nous avons déjà fait remarquer que la lueur très particulière que l’on observe sur tous les points de la voûte céleste dans des nuits claires, était produite par les décharges électriques de la poussière cosmique qui nous arrive. Ceci conduit à nous demander si les aurores boréales, que la science moderne considère comme le résultat de décharges électriques dans les régions supérieures de l’atmosphère, ne sont pas causées de même par la chute de poussières solaires. Et de fait, on verra que nous pourrons, de cette sorte, expliquer toute une série de singularités de ces phénomènes mystérieux, qui de tout temps ont excité l’imagination.

Il est acquis maintenant, que les météores et les étoiles filantes qui pénètrent dans l’atmosphère, y deviennent incandescents par leur frottement dans l’air à une hauteur moyenne de 120 kilomètres, et parfois déjà à 150 ou 200 kilomètres. Dans un cas isolé on a cru observer que la hauteur était beaucoup plus grande encore. L’atmosphère s’étend donc jusqu’à