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l’évolution des mondes
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« durs »[1] paraissent être émis par les facules, et comme ces facules existent en plus grande abondance dans les années où il y a beaucoup de taches, de même on voit beaucoup d’aurores boréales dans des régions fort éloignées des cercles de maxima, notamment lorsque les taches sont nombreuses.

L’inverse se produit pour les rayons de poussière solaire que nous appelons « tendres », qui arrivent toujours dans le cercle des maxima des aurores. Ces rayons se manifestent le plus souvent quand il y a un minimum de taches, comme le font voir les observations de la couronne. (Il est possible qu’ils soient entraînés par les rayons « durs » dans les années de maxima.) En conséquence on verra le plus d’aurores boréales de la sorte correspondante, dans les années de minima. Les deux sortes de rayons « durs » et « tendres » sont certainement émis simultanément, mais les premiers sont prédominants dans les années de maxima, les autres dans les années de minima.

On sait depuis longtemps que dans des régions autres que polaires, la périodicité des aurores boréales suit très exactement celle des taches solaires. La preuve en a été faite par M. Fritz depuis 1863. La période est assez variable, — de 7 à 16 ans —, mais en moyenne elle est de 11,1 années. Nous résumons, dans l’énumération ci contre, les millésimes des maxima et minima des unes et des autres.

On a reconnu qu’il existe encore d’autres périodes ou fluctuations plus longues, comme l’a déjà prouvé de Mairan dans son ouvrage classique de 1746, et qui se rapportent aussi bien à la fréquence des taches qu’à celle des aurores. D’après Hansky il existerait une période de 72 ans ; d’après Schuster, il y en aurait une de 33 ans. On a constaté des maxima extrêmement

  1. Cette désignation de rayons de poussière solaires « durs » et « tendres » correspond aux désignations analogues que l’on applique aux rayons cathodiques. Les rayons « tendres » ont une plus petite vitesse, et sont, par suite, déviés plus fortement par des forces extérieures comme les forces magnétiques.