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l’évolution des mondes

Norvège, Bravais a trouvé de 100 à 200 kilomètres. Dans le centre de l’Europe, de Mairan l’a évaluée à 900 kilomètres mais Galle, par contre, à 300 kilomètres. Au Groenland, Paulsen a observé des aurores de très faible hauteur. En Islande, il trouva pour hauteur du point culminant des aurores en arc, 400 kilomètres. Or, ce point peut être considéré comme l’origine de l’aurore.

Ces hauteurs, dont les plus anciennes mesures n’offrent pas une certitude très absolue, correspondent assez bien à l’ordre de grandeur que l’on attribuerait à la distance où la poussière solaire entrerait en contact avec notre atmosphère.

Il existe encore, pour les aurores, une périodicité annuelle, que l’on explique très aisément à l’aide de la théorie de la poussière solaire. Ainsi que nous l’avons dit, les taches ne se produisent que très rarement dans le voisinage immédiat de l’équateur du soleil. La même chose est vraie pour les facules. Dans des latitudes un peu plus élevées, elles augmentent rapidement, et leur plus grand nombre se trouve vers le 15e degré de latitude.

Le plan de l’équateur solaire est incliné d’environ 7 degrés sur le plan de l’écliptique. La terre se trouvera donc dans le plan de cet équateur le 6 décembre et le 4 juin de chaque année, et sa plus grande élongation a lieu trois mois plus tard. On peut donc s’attendre à un minimum de chute de cette poussière solaire, quand en décembre et juin, la terre rencontre le plan équatorial. Les maxima correspondraient par contre aux mois de mars et de septembre. L’observation de ces faits est un peu gênée par le crépuscule qui, par les nuits claires de l’été, empêche l’observation des aurores dans les régions polaires. Les nuits sombres de l’hiver favorisent au contraire leur observation. Il a cependant été possible d’établir pour un certain nombre de pays un résumé qui fait voir la répartition des aurores sur les différents mois de l’année. J’ai établi ce tableau avec le concours de M. Ekholm.