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Page:Arrhenius - L’évolution des mondes, 1910.djvu/169

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aurores et variations magnétiques

respondre parfaitement à l’idée que nous nous faisons de la physique du soleil.

C’est en effet dans les courants gazeux ascendants que se forment les facules, dans des couches un peu moins élevées que celles qui produisent les gouttelettes chassées par la pression de radiation. Cette pression est effectivement la plus grande, précisément dans le voisinage des facules.

La même raison fait que la répulsion des poussières solaires est la plus énergique quand les facules sont très développées, c’est-à-dire aux périodes d’une grande activité éruptive du soleil, ce qui correspond encore à l’abondance des taches.

Il est probable que la température des parties périphériques du soleil est plus élevée quand les taches sont nombreuses, que lorsqu’elles sont rares, car les facules et les taches sont les résultats d’une sorte de brassage dans les couches extérieures. Il a pour conséquence d’amener les parties intérieures, plus chaudes, dans l’atmosphère solaire. Certaines observations faites par Saveljeff, à Kiew, sur l’intensité de la radiation solaire, semblent appuyer à ce point de vue. Mais simultanément avec ce phénomène la quantité d’atomes de poussière augmente, tant dans l’atmosphère solaire que dans celle de la terre, et aussi dans l’espace entre les deux astres. L’état nuageux augmente par suite. Ces circonstances font que le rayonnement effectif du soleil sur la terre diminue lorsque le nombre des taches augmente. M. Köppen a constaté que sous les tropiques la température baisse de 0°,32 C au-dessous de la moyenne lorsque les taches atteignent leur maximum. Par contre, cinq ans plus tard, c’est-à-dire un an avant le minimum, cette température atteint son maximum, soit 0°,41 C au-dessus de la moyenne. La même chose se produit dans d’autres régions du globe, mais on s’en aperçoit moins facilement. Le physicien français M. Nordmann a confirmé sous tous les rapports les résultats de M. Köppen.