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apparition d’étoiles nouvelles

une vitesse de 20 kilomètres par seconde. À ce compte, sa rencontre avec une étoile de même nature générale ne se produirait qu’au bout de 100 000 billions d’années.

Mais supposons qu’il existe dans les profondeurs célestes cent fois plus d’astres éteints qu’il n’y en a de lumineux, — hypothèse qui n’est nullement indéfendable. Le temps probable qui s’écoulera jusqu’à la prochaine rencontre sera de 1 000 billions d’années. La période pendant laquelle un soleil reste lumineux n’est guère qu’un centième de ce temps, soit 10 billions d’années. Il n’y a rien d’extraordinaire à ce chiffre, car la vie existe sur la terre depuis environ un milliard d’années, et cette durée n’est qu’une fraction très petite de celle pendant laquelle le soleil a envoyé et enverra encore de la lumière.

Il y a une probabilité naturellement bien plus grande que le soleil rencontrera quelque nébuleuse, car celles-ci occupent des espaces beaucoup plus étendus qu’un astre. Mais il n’est pas improbable que dans ce cas les choses se passeront comme lors de la traversée de la couronne solaire par quelque comète. On n’observe en ce cas aucun effet, aucun phénomène particulier provenant de la rencontre, et cela, à cause de la rareté de la matière constituant la couronne. Néanmoins l’entrée dans la nébuleuse accélèrera probablement beaucoup la rencontre avec un autre soleil quelconque, car, ainsi que nous le montrerons plus loin, les nébuleuses recèlent, en quantité notable, des corps célestes lumineux aussi bien qu’obscurs.

Nous voyons, de temps en temps, des étoiles nouvelles s’allumer subitement dans la voûte céleste. Elles diminuent ensuite d’intensité, puis elles s’éteignent, ou tout au moins descendent-elles jusqu’à une luminosité extrêmement faible. Le plus remarquable d’entre ces événements très intéressants fut celui que l’on observa en février 1901, où une étoile nouvelle se montra tout à coup dans la constellation de Persée. Elle fut vue en Écosse par Anderson, le 22 février au matin ; elle était à ce moment un peu plus lumineuse qu’une étoile