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l’évolution des étoiles

d’étoiles du type IV approche de la dernière phase de son évolution. La température de leurs parties périphériques est tombée assez bas pour que des combinaisons chimiques puissent s’y former, tout comme aux bords extérieurs de notre soleil.

« Le type III de Secchi comprend quelques centaines d’étoiles, du genre Mira Ceti, ayant des variations d’intensité de longue période. Quand ces étoiles brillent avec le plus d’intensité elles donnent diverses raies brillantes d’hydrogène ainsi que d’autres éléments chimiques[1]. Il est très remarquable que les étoiles rouge foncé sont toutes très faibles (type IV de Secchi). Aucune ne dépasse la grandeur 5,5. Leur pouvoir rayonnant est indubitablement très faible. »

La phase évolutionnaire qui suit celle correspondant au type IV de Secchi nous est connue par des exemples que nous avons sous les yeux. Ce sont ceux de la planète Jupiter, et de notre propre globe. Ces deux astres seraient invisibles s’ils ne brillaient pas d’un éclat emprunté.

Jupiter n’est pas aussi avancé dans son évolution que la terre. Sa densité est un peu plus faible que celle du soleil, 1,27 au lieu de 1,38. Il est probable qu’il est absolument gazeux, abstraction faite des nuages de son atmosphère. La terre, au contraire, dont la densité moyenne est de 5,52, a une croûte solide, qui enferme sa partie centrale incandescente. C’est cet état qui correspond à l’évolution finale du soleil.

Lorsqu’une rencontre s’est produite entre deux étoiles, les masses gazeuses expulsées se condensent en premier lieu en tant que gaz métalliques, par suite d’un refroidissement rapide.

  1. Cette circonstance est un indice que la couleur rouge de l’étoile n’est pas due, comme il est indiqué ci-dessus, à une température inférieure, mais bien plutôt à des poussières environnantes, La luminosité très exceptionnelle de certaines étoiles, comme Arcturus ou Bételgeuse, qui sont plus rouges que le soleil, et dont les spectres sont, d’après Hale, analogues à celui du soleil, suppose une très haute température. Les raies caractéristiques du spectre ont pour origine des vapeurs relativement peu chaudes qui existent dans leurs parties extérieures.