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l’évolution des mondes

célestes comme devant se grouper pour former des corps ayant des masses toujours croissantes. Dans le cours infini du temps, l’évolution conduirait à ce que d’immenses soleils seuls, lumineux ou éteints, puissent exister. Dans ces conditions, toute vie serait naturellement impossible.

Et pourtant, nous voyons à proximité même du soleil un nombre considérable d’astres obscurs, les planètes, et nous pouvons supposer à juste titre qu’il en existe aussi dans le voisinage d’autres étoiles. Nous ne pourrions, sans cela, nous expliquer d’aucune façon les singuliers mouvements d’allée et venue de ces étoiles. Nous observons de même qu’un nombre très considérable de petits corps célestes tombent sur notre globe, soit comme météorites, soit comme étoiles filantes. Ils viennent à nous des régions les plus éloignées des immensités de l’espace.

Deux circonstances expliquent ces écarts de ce que nous pourrions nous attendre à reconnaître comme conséquence de l’action exclusive de la pesanteur. C’est en premier lieu l’action de la force répulsive, et secondement le résultat de la rencontre de corps célestes entre eux. Le produit de ces rencontres est la formation de grands tourbillons gazeux autour de corps nébuliformes et gazeux. La force répulsive amène dans ces tourbillons gazeux de la poussière cosmique, peut-être déjà partiellement agglomérée en météores et en comètes. Elle y crée, concurremment avec les produits de la condensation des masses gazeuses environnantes, des planètes et les satellites de celles-ci.

L’effet d’expansion de la force répulsive des radiations équilibre donc la tendance de la gravitation qui est de centraliser toujours davantage la matière. Les tourbillons gazeux des enveloppes nébuleuses servent uniquement à retenir les poussières chassées au loin des soleils par la pression de radiation.

Dans les nébuleuses, les masses gazeuses sont les principaux endroits d’agglomération pour les poussières chassées par les