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Bardo crée des larves, il fait de tous les états pulvérisés du patient, de tous les faits de son passé des larves inutilisables pour le présent et qui ne cessent plus d’assiéger le présent.


Or, je le répète, le Bardo c’est la mort, et la mort n’est qu’un état de magie noire qui n’existait pas il n’y pas si longtemps.


Créer ainsi artificiellement la mort comme la médecine actuelle l’entreprend c’est favoriser un reflux du néant qui n’a jamais profité à personne,

mais dont certains profiteurs prédestinés de l’homme se repaissent depuis longtemps.


En fait, depuis un certain point du temps.


Lequel ?


Celui où il fallut choisir entre renoncer à être homme ou devenir un aliéné évident.

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