Page:Artin Pacha - Contes populaires inédits de la vallée du Nil, 1895.djvu/31

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» Le peuple mangea des fèves, son esprit s’alourdit et Pharaon put alors le gouverner à son gré. »

Ne voit-on pas ici le désir du peuple de se disculper des conquêtes successives de l’Égypte par les Étrangers ?

Y a-t-il là une réminiscence du temps où l’Égypte était boisée ou bien de l’introduction de la culture de la fève dans ce pays ? Ou encore du temps où l’Égypte était libre et prospère par elle-même et au profit de ses habitants ?

Il faut encore que j’attire ici l’attention sur la croyance généralement répandue ; que le lecteur des Mille et une Nuits éprouve un malheur personnel dans le courant de l’année où il a lu ce livre. Cette croyance est entretenue, et non sans succès, par les lettrés et les gens religieux. Mais, malgré cette croyance, ou plutôt cette superstition, les contes des Mille et une Nuits sont très connus de tous ceux qui, par plaisir ou par métier, aiment à conter. Je suppose que c’est précisément à cause de cette réprobation quasi religieuse qu’aucun conteur ne se pique d’exactitude lorsqu’il