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Page:Arvers - Poésies, 1900.djvu/174

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FRANÇOIS Ier.

Il s’est mis en colère,
L’avocat ; peu m’importe, au fait : et penses-tu
Que François, pour si peu, se confesse battu ?
Quand mon parrain Bayard, tout seul contre une armée…

LA FÉRONNIÈRE, joignant les mains

Monseigneur, monseigneur, si vous m’avez aimée,
Si la peine où je suis vous touche, et si jamais
Vous fûtes assuré combien je vous aimais.
Fuyez ! — Savez-vous bien que vous m’avez perdue,
Au moins ? Pour que la paix me soit enfin rendue,
Savez-vous, dites-moi, qu’à peine aurai-je assez
Des jours, si longs qu’ils soient, que Dieu m’aura laissés ?
Et, s’il faut tout vous dire…

FRANÇOIS Ier.

Eh bien ?

LA FÉRONNIÈRE.

J’ai dans l’idée
Que d’un œil de pitié le ciel m’a regardée,
Et crois que tout ceci me devait arriver,
Non sans quelque dessein de Dieu pour me sauver :
Aussi bien, dès long-temps, certaine voix secrète
M’avait mis dans le cœur un besoin de retraite ;
Car trembler tout le jour, ne respirer jamais.
Croyez-vous, monseigneur que ce soit vivre ?