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Page:Arvor - Dent pour dent, scènes irlandaises, 1906.djvu/123

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XI

UNE VAILLANTE EXPÉDITION


Le lendemain, au point du jour, les constables envahirent la montagne. La neige avait cessé de tomber, un vent vif et piquant soufflant en rafales, l’enlevait en tourbillons, le sol était glissant.

— Quel temps abominable pour une semblable excursion ! fit un des hommes.

— Oui, ce n’est pas une partie de plaisir, répondit un camarade.

— Pardieu ! les amis, ceux qui nous tomberont sous la main paieront tous nos désagréments.

— Doucement, mon cher, nous ne les tenons pas ; les bandits sont de fiers coquins, ils nous ont filé bien des fois entre les doigts.

— Ils ne m’échapperont pas, reprit le brigadier qui commandait le détachement. Je ne leur ai point encore donné la chasse, on verra ! J’ai débuté dans le comté de Connaugt, pays de brigandage s’il en fut. En ai-je fait débucher de ce gibier-là ! Parlotte, plus d’un me doit la corde qui l’a pendu !

— Ah ! ah ! John Macly est un fier luron, on le sait, dit un constable, c’est plaisir de marcher sous ses ordres. Par ma foi, quand je me déplace, je n’aime pas que ce soit pour rien.

— En avant, les amis, reprit John Macly, au retour il