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Page:Arvor - Dent pour dent, scènes irlandaises, 1906.djvu/201

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XVIII

LE MARIAGE


Colette était depuis six semaines dans la montagne, elle commençait à s’habituer à cette existence qui ne différait pas beaucoup de celle qu’elle menait à Greenish. Plusieurs familles de proscrits vivaient depuis des années dans cette solitude, où, à défaut d’un confortable qu’elles n’avaient jamais connu, elles jouissaient d’une aisance relative et d’une entière indépendance. Les habitants des cottages étaient rarement en rapport avec les contrebandiers qui occupaient les bords du lac et menaient une existence tout à fait à part ; cependant une bonne entente régnait entre eux et au moment du danger, tous se réunissaient dans les profondes cavernes où la police n’avait jamais pénétré.

La présence de Tomy contribuait aussi à donner du charme au séjour de Colette dans la montagne ; le penchant qu’elle éprouvait pour le jeune homme s’était transformé en sérieuse affection ; elle ne pouvait songer désormais à épouser William Pody, elle préférait mille fois vivre toujours au fond de ce lieu désert et devenir la femme de Tomy.

La famille Podgey était plus que jamais décidée à émigrer.

Quelque temps après son expulsion, l’étranger que nous avons vu au début de cette histoire était revenu à