Ce quelque chose répondait :
— Il reste une place ? Allons, tant mieux !
Et le conducteur, cordial et bourru, affirmait :
— Oui, mon brave, il reste une place.
Alors, me penchant à mon tour, je distinguai, à ras de terre, un cul-de-jatte. Tête barbue, deux bras, un buste : le tout posé dans un plat de bois.
Avec une extraordinaire adresse et des passants l’aidant un peu, le cul-de-jatte accota l’avant de son plat au marchepied, se fit lui-même basculer et se trouva sur la plate-forme.
La place libre était située tout au fond. Je compris que loger ce cul-de-jatte dans l’intérieur serait sans doute une opération difficile. Le cul-de-jatte commençait à s’impatienter.
— Non ! me dis-je, sacrifions-nous.
Et j’entrai, abandonnant, entamé à peine, mon cigare que le cul-de-jatte ramassa.
Faire le bien est doux ! Tout le monde, parmi l’assistance réveillée de son demi-sommeil, parut d’accord pour approuver ma noble conduite.