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Page:Asselin - L'œuvre de l'abbé Groulx, 1923.djvu/15

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que nous connaissons, qui vous traite avec une politesse exquise tant que vous lui faites l’hommage de parler sa langue et de singer ses habitudes de vie, mais en qui le pitecanthropus erectus reparaît malgré toutes les conventions mondaines, dès qu’il croit s’apercevoir que vous prenez votre conception de la vie au sérieux, et que ce n’est pas la sienne.

Les relations de Lantagnac avec le P. Fabien ont scandalisé M. de Montigny, cela va sans dire, et avec lui M. du Roure : le plat personnage en vérité, que celui qui ne peut faire un pas sans consulter son confesseur ! — Il serait trop facile de répondre que Lantagnac et le P. Fabien sont de vieux amis ; que, de la part d’un catholique, consulter son confesseur dans une affaire de conscience n’a rien d’anormal ; enfin qu’on a vu par sainte Catherine de Sienne, sainte Jeanne d’Arc et quelques autres, la merveilleuse pénétration donnée à l’esprit, même dans les choses temporelles, par la pratique de la vie spirituelle. Rappelons-nous, Mesdames et Messieurs, la rencontre de saint Louis avec le bon frère Égide, dans les Fioretti. Après être restés longtemps embrassés, ils se séparent sans rien se dire. Et comme les compagnons de frère Égide s’étonnent de ce silence ; « Pourquoi, dit-il, aurions-nous parlé ? Il a lu en moi et j’ai lu en lui. »

Mais si au moins ce père Fabien prêchait la charité, la paix entre les hommes, entre les