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migration, des agitations démagogiques, nos amis anglais regrettent l’heure de concorde — solitaire dans l’histoire du nouveau régime — qui a vu l’élection de Lafontaine par la future ville de Toronto. Quinze ans après il faudra, pour l’amour de la paix, recourir à la fédération. Ce sont les origines et l’histoire de ce nouvel état politique que M. l’abbé Groulx a, le premier des historiens canadiens-français, exposées dans la Confédération canadienne. Contrairement à celle qui précéda 1848, cette époque, envisagée au point de vue catholique et français, est surtout l’histoire de nos abdications et de nos défaites. Au moins, sera-t-il encore permis d’espérer ? D’après M. Groulx, la lettre de la constitution, les dispositions du Canada anglais à notre égard, l’opposition des tendances et des intérêts, ne vouent que trop sûrement, hélas ! à la dislocation ce vaste édifice bâclé précipitamment, avant la pleine maturation d’un sentiment et d’une conscience nationale, et où les gouvernements se sont appliqués, dirait-on, à entretenir et multiplier les causes de discorde. Ce livre paraissait en 1918. En décembre 1922, dans l’Action française, son auteur, faisant un pas de plus, se prononcera nettement pour la constitution d’un État français au Canada.

À l’œuvre historique de l’abbé Groulx se rattachent Nos ancêtres, destinés à faire connaître aux groupes canadiens-français déracinés, comme celui de la Nouvelle-Angleterre, l’ai-