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Page:Asselin - Les évêques et la propagande de l'Action catholique, 1915.djvu/20

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guerre sans jamais aller en guerre, — de changer de main son goupillon.

Car il n’y a si bon ami dont il ne faille à la fin se séparer, comme disait le feu roi Dagobert en jetant son chien par la fenêtre.


II

(De l’Action du 30 octobre)


Un journaliste catholique peut voir des intérêts religieux où il n’y en a pas, où nul du moins n’est tenu d’en voir. De même il peut croire que le côté moral que présente toute guerre autorise les évêques, comme gardiens de la morale, à se prononcer pour le compte des catholiques en ce qui a trait au devoir militaire. Dans les deux cas il se trompera déplorablement, mais dans les deux cas aussi il aura au moins l’excuse de faire — peu importe combien mal — son métier de journaliste catholique ; dans les deux cas son excès de zèle ne suffira pas par lui-même à faire douter de sa bonne foi. Au contraire, dès que la sauce politique se mêle à la sauce théologique, je prends pour acquis qu’on sait très bien ce qu’on tente de me faire avaler ; tout de suite je flaire, sous la robe, l’éternel Scapin.

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