Page:Asselineau - André Boulle, ébéniste de Louis XIV, 1872.djvu/42

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tal, sculptant véritablement plutôt qu’il ne ciselait ». Ce n’est pas tout : « Comme aujourd’hui nous ne tenons pas beaucoup à la variété des dessins, une folle fierté des anciens qui jamais ne se répétaient dans un meuble pas plus que dans une église, nous lions l’un sur l’autre jusqu’à six ou huit doubles, et nous les découpons tous ensemble. Ceci obtenu, on assemble les découpures et on les plaque selon l’ordonnance sur la bonne ou mauvaise caisse de bois jaune ou blanc dont est charpenté le meuble. On encadre les dessus et les panneaux avec du cuivre ; on enrichit les coins, les montants, les pieds, les serrures avec du bronze (faux). Il y a tels ornements que les marchands vendent trente sous la livre, tout faits, avec les trous pour les clous. Prenez seulement ce grossier kilogramme de ferraille jaune et informe, et donnez trente francs à un ciseleur ! voilà de la quasi-marchandise de premier ordre. Mais pourquoi, disent la plupart, donner trente francs à un ciseleur ? Est-ce que le public s’y connaît ? Cela reluit, cela suffit ».