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DESCENSUS AVERNI.

faix, que je ne rencontre aucun de mes amis les bibliophiles ! Comment échapper au ridicule et justifier une acquisition aussi insensée ?

Mais le traître ne me laissa pas longtemps à mes méditations. Deux pas plus loin, nous étions arrêtés devant une autre case où, parmi bon nombre d’inutilités, se trouvaient du moins quelques bons livres, certains recueils de pièces, par exemple, d’une condition médiocre, mais qui n’étaient point déshonorants. J’avais même avisé déjà un exemplaire des Poésies chrétiennes de Godeau, quelque peu avarié et brûlé du soleil, à la vérité, mais qui conservait néanmoins quelque attrait de sa bonne typographie et de son frontispice gravé avec goût.

— Voyez, dis-je à mon farouche compagnon en prenant le ton câlin d’un esclave qui veut fléchir le maître ; voyez combien l’art récompense les moindres efforts vers le bien. Ce volume n’est