Page:Asselineau - La Ligne brisée, 1872.djvu/49

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La vie occupée que menait Noël, les habitudes casanières contractées pendant les premières années diminuaient encore les chances d’une rencontre. Autant par goût que par nécessité, il s’était choisi derrière les Champs-Élysées, dans ces quartiers alors déserts du Roule et de la Madeleine, une véritable retraite. C’était là qu’il passait dans le travail et dans la réflexion toutes les heures qu’il pouvait dérober au monde et à son emploi ; c’était là qu’après s’être acquitté de ses devoirs, soit envers le ministre, soit au Conseil d’État, il accourait se retrancher comme dans une grotte inaccessible, où son cœur, dès longtemps accoutumé au secret, pou-