Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/117

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Ballade

On ne voit plus un tas de ſaintes gens
Par les deſerts, comme au temps ancien ;
Ni départir les biens aux indigens,
Comme jadis faiſoient les gens de bien ;
Aucun paſteur, ſinon courtiſien,
On ne voit plus, ni qui preſche en la chaire ;
Ains preſche au peuple un moine, ou gardien
Qui vit du pain de ceux qui font du bien ;
Et les prelatz, que font ilz ? groſſe chere.

Pour obſerver les divins mandemens,
Ne laiſſe nul ſon avoir terrien,
Et n’y a plus nuls bons entendemens
Qu’a l’acquerir par maint divers moyen :
A ſon ſalut aucun n’entend plus rien,