Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ballade

L’Amour pour ma liberté
Me promet un doux martire.
Ma raiſon de ſon côté
Me fait peur de ſon empire,
Me dit que je m’en retire :
Mais mon cœur ſans s’allarmer,
Me dit : Aime, oſe, deſire,
Il n’eſt rien tel que d’aimer.

Mon cueur, je ſuis bien tenté,
J’ai grand’peine à te dédire .
Mais enfin ſi la beauté
A qui tu veux que j’aſpire,
Te rebute & te déchire,
Pourras-tu t’en retirer,
Et viendras-tu me redire :
Il n’eſt rien tel que d’aimer ?