Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/149

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Sur le mal d’amour

De tant de maux qui traverſent la vie,
Lequel de tous donne plus d’embarras ?
De grands malheurs la famine eſt ſuivie ;
La guerre auſſi cauſe bien des fracas ;
La peſte encore eſt un dangereux cas ;
Femme fâcheuſe eſt un méchant partage ;
Faute d’argent cauſe bien du ravage ;
Mais pas ne ſont là les plus douloureux ;
Si m’en croyez, auſſi bien que le ſage,
Le mal d’amour eſt le plus rigoureux.

De l’éprouver un jour me prit envie,
Mais auſſitôt adieu joie & ſoulas ;
Ennuis cuiſans, noirs ſoupçons, jalouſie,
Cent autres maux je vois venir à tas,
Tous mes déduits furent de grands hélas !
Liberté fit place à honteux ſervage,