Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/171

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Ballade de la vraie Sagesse

Mon bon ami, poëte aux longs cheveux,
Joueur de flûte à l’humeur vagabonde,
Pour l’an qui vient je l’adreſſe mes vœux.
Enivre-toi, dans une paix profonde.
Du vin ſanglant & de la beauté blonde.
Comme à Noël, pour faire réveillon
Prés du foyer en flamme, où le grillon
Chante à mi-voix pour charmer ta pareſſe,
Toi, vieux Gaulois & fils du bon Villon,
Vide ton verre & baiſe ta maitreſſe.

Chante, rimeur, ta Jeanne & ſes grands yeux
Et cette lèvre où le ſourire abonde ;
Et que tes vers à nos derniers neveux,
Sous la toiſon dont l’or ſacré l’inonde,
La faſſent voir plus belle que Joconde.
Les Amours nus, preſſés en bataillon,
Ont des roſiers broyé le vermillon