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XXX
HISTOIRE


niquer ſes penfées & ſes travaux, a émancipé tous les arts ; elle retourna à l’enſeignement des ſciences naturelles & physiques ; on « chanta » les Trois Règnes, l’Inoculation, le Jardinage, le Syſtlème de Kopernick ; on mit en vers des traités de tactique & d’arboriculture !

Oh ! comme après tout un ſiècle de ces non-ſens, de ces erreurs pédanteſques, de ces paradoxes, de ces fadeurs, on dut ſaluer avec enthouſiaſme le premier coup de clairon ſonné par l’art reſſuſcité ! Avec quelle joie dut-on fêter les premiers chants qui annoncèrent que la Poéſie rentrait dans ſon vrai domaine, & ouvrait la voie libre & lumineuſe de la tradition & des maîtres ! On avait tant beſoin, après ces déclamations, ces démonſtrations, ces pamphlets rimés, ces leçons en vers, après ces faux délires, ces exclamations banales, ces invocations à froid, ces


Deſcriptions ſans vie & ſans chaleur,


tout ce fatras d’un art qui ſe trompe & fait fauſſe route, on avait tant beſoin de ſe reprendre à une inſpiration déſintéreſſée & ſincère !