Page:Asselineau - Le Livre des ballades.djvu/86

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Mon cueur d’autre fleur n’a plus cure ;
Adonc congneu que ma penſée
Accordoit à ma deſtinée,
Comme lors fut mon aventure.

Pour ce, la fueille porteray
Ceſt an, ſans que point je l’oublie,
Et à mon pouvoir me tendray
Entièrement de ſa partie ;
Je n’ay de nulle fleur envie,
Porte la qui porter la doit,
Car la fleur que mon cueur aimoit
Plus que nulle autre creature,
Eſt hors de ce monde paſſée,
Qui ſon amour m’avoit donnée,
Comme lors fut mon aventure,


ENVOY.


Il n’eſt fueille, ne fleur qui dure
Que pour ung temps, car eſprouvée
J’ay la choſe que j’ay comptée,
Comme lors fut mon aventure.


Charles d’Orléans.