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XXIX
du sonnet

Balzac fit pour les Sonnets de Job & d’Uranie ce que Ménage avait fait pour les Sonnets de La Belle Matineuſe : il ſe fit le rapporteur du procès. Il eſt curieux de voir, dans la longue diſſertation qu’il conſacra à ce ſujet, comment Balzac parle, après vingt-cinq ans écoulés, de ce débat qui l’avait tant paſſionné.

Il ſerait injuſte, dans cette énumération des Sonnets célèbres, d’omettre le Sonnet de Des Barreaux, La Pénitence, qui fit auſſi beaucoup de bruit dans ſon temps.

Des Barreaux était un épicurien fort original ; il avait été lié dans ſa jeuneſſe avec Des Yveteaux & Théophile.

Bayle cite de lui, entre autres particularités, qu’il ſe plaifait à changer de domicile ſelon les ſaiſons de l’année, fantaiſie qui, pour le dire en paſſant, m’a toujours beaucoup ſéduit.

« Quatre ou cinq ans avant ſa mort il revint de tous ſes égaremens : il paia ſes dettes ; il abandonna à ſes ſœurs tout ce qui lui reſtoit de bien, moiennant une penſion viagère de quatre mille livres ; & ſe retira à Châlon ſur Saône, le meilleur air, diſoit-il, & le plus pur qui fût en France. Il y loua une petite maiſon, où il étoit viſité des honnêtes gens, & ſur tout de Monſieur l’Évêque, qui lui a rendu un bon témoignage. Il y mourut en bon Chrétien l’an 1674[1] »

  1. Dictionnaire hiſtorique & critique, par M. Pierre Bayle.