Page:Asselineau - Le Paradis des gens de lettres, 1862.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’était subitement transformé à mon côté, et était devenu semblable, de corps et de visage, à ces hommes que la foule saluait et auxquels elle faisait place.

Et du sein de cette foule, tant de ceux qui marchaient que de ceux qui stationnaient, mon oreille entendit tout à coup s’élever une douce rumeur et comme un chœur harmonieux, dont aucune voix humaine ne pourrait rendre le rhythme calme et balancé comme les vagues de la mer à l’heure de midi.

« Salut et honneur à vous ! vous êtes l’esprit et le cœur de ce peuple. Salut à vous ! qui êtes l’esprit de notre chair ! Par vous, le passé revit ; vous fixez le rêve et vous bercez l’espérance. Vous êtes la voix éloquente de nos douleurs et de nos joies, de nos regrets et de nos désirs. Vous êtes