Page:Asselineau - Le Paradis des gens de lettres, 1862.djvu/27

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nous nous ignorerions nous-mêmes, et il n’y aurait pour nous au fond de nos cœurs que confusion obscure. Et sans vous, sans la lumière de vos yeux et sans l’éclat de votre parole, ce monde enchanté serait pour nous une noire vallée de désespoir et d’ignorance, où nos yeux se fermeraient d’épouvante et où nos pas ne heurteraient que fantômes effrayants et monstres insaisissables.

« À vous nos plus beaux fruits et nos meilleurs vins ! à vous les prémices de nos troupeaux et les primeurs de nos récoltes ! Savourez-les avec délice et digérez-les en paix. Et demain nos bras ouvriront de nouveau la terre pour y déposer la semence nouvelle ; demain, nos mains cueilleront de nouveaux fruits et des fleurs plus belles ; demain, nous foulerons encore les fruits