Page:Asselineau - Vie de Claire-Clémence de Maillé-Brézé, princesse de Condé, 1628-1694, éd. 1872.djvu/99

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         Dans les liens du mariage.
         Il les regardoit fièrement,
         Et puis se disoit à lui-même :
« Que ces boucs, ces besliers, ces cerfs et ces taureaux,
Ces chevreuils et ces daims sont de laids animaux !
         Que ma douleur seroit extrême,
Si je voyois un jour des cornes à mon front !
         Mais mon courage et ma naissance
Me mettront à l’abri de ce cruel affront.
         Et, si l’on en croit l’apparence,
         Ce front est plutôt destiné
             A être couronné. »
Cependant le lion à l’hymen se dispose.
      Plusieurs (plus d’un) grands partis se proposent.
Il choisit entre tous une jeune beauté[1],
      Dont la douceur et la simplicité
             Furent capables de lui plaire.
      Elle choisit une vie (sic) solitaire
Afin que le lion ne pût être jaloux[2].
Le plus discret berger, la plus sage bergère,

  1. La note dit que celle qu’épousa le prince de Condé étoit fort belle.
  2. Mme la princesse étoit fort séparée. (Note du Recueil.)