Page:Association du capital et du travail.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
46

qui amènera l’aisance, la fortune dans vos foyers, et fermera à tout jamais la porte à cette misère qui nous a déjà causé tant de maux, qui a dépeuplé la patrie, qui a arraché tant et de si justes plaintes à tant de mères, et qui a fait périr tant de petits enfants, faute du nécessaire, faute de soins, faute quelquefois même d’un pauvre morceau de pain !

Si pour obtenir vos droits, il nous faut faire une immense et irrésistible démonstration comme celle de 1867, dont le glorieux souvenir n’est pas encore effacé, et qui a produit une augmentation des salaires de cinquante pour cent, c’est-à-dire plus de pain, de meilleurs vêtements moins de gêne à cinquante mille personnes à Montréal, sans compter l’avantage qu’en ont retiré le commerce et toutes les industries ; s’il faut, dis-je, pour obtenir vos droits une nouvelle démonstration, encore plus éclatante, plus unanime, plus belle, vous la ferez d’un commun accord, avec l’irrésistible élan du droit et de la justice, et remporterez cette fois encore la grande et fondamentale réforme que je vous propose.

Du cœur, du courage, un peu d’enthousiasme, la conscience de votre droit sacré, indéniable, et de votre devoir pour vos familles, pour votre pays et pour vous-mêmes, la nécessité où vous êtes de vous remuer pour sauver vos familles de l’exil, de la misère, des maux et des malédictions qui torturent aujourd’hui l’Europe où vos frères affolés ne savent plus que faire pour secouer un joug abominable : quel levier pour soulever tous les obstacles et obtenir paisiblement le triomphe de vos plus chers intérêts, votre délivrance et la place que Dieu vous à destinée dans une société vraiment chrétienne !

Votre ami,
MÉDÉRIC LANCTOT.