Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/115

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n’a jamais voulu écouter que moi… Çà, Louison, vous n’êtes plus à moi, jusqu’à mon retour… Vous veillerez sur cette belle princesse… si quelqu’un lui parle, vous grognerez ; si quelqu’un lui déplaît, vous en ferez votre déjeuner. Si elle veut se promener dans le jardin, vous l’accompagnerez, et vous la regarderez en tout temps comme votre maîtresse et souveraine… connaissez-vous bien tous vos devoirs ? »

Louison regardait alternativement son maître et Sita, et poussait de petits cris de joie.

« Vous m’avez compris, continua Corcoran. Montrez-le en vous couchant aux pieds de la princesse et en lui baisant la main. »

Louison n’hésita pas. Elle se coucha et répondit aux caresses de Sita en lui léchant les mains de sa langue un peu rude.

« Un tel gardien, dit Corcoran, vaut un escadron de cavalerie pour la vigilance et le courage ; quant à l’intelligence, il n’y a personne qui l’égale… elle ne commet jamais aucune indiscrétion… elle n’aime pas les vaines flatteries… elle sait distinguer ses vrais amis de ceux qui ne veulent que la tromper ; elle n’est pas friande, et la moindre viande crue lui suffit… Enfin elle a un tact particulier pour reconnaître les gens, et je l’ai vue cent fois me débarrasser des questions indiscrètes par un seul rugissement poussé à propos.