Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/157

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qui n’ont aucun ennemi à craindre ou à poursuivre. Ils avaient bien dîné, ils fumaient des cigares de la Havane, et commentaient paisiblement les articles du Times.

Ils ne parurent pas s’occuper de Corcoran, qui avait l’habit et la mine flegmatique d’un civilian, c’est-à-dire d’un employé civil de la Compagnie des Indes, mais ils furent éblouis de la rare beauté de Sita.

Quant à Louison, ils furent d’abord étonnés, mais comme ils étaient Anglais et sportsmen, ils comprirent bien vite ce genre d’excentricité, et l’un d’eux fut même tenté d’acheter la tigresse.

« Venez-vous du camp, monsieur ? demanda-t-il à Corcoran.

— Oui, répliqua le Breton.

— Eh bien, a-t-on des nouvelles d’Angleterre ? Les lettres de Londres devaient arriver à midi.

— Elles sont arrivées en effet, répondit Corcoran.

— Que dit-on dans le West-End ? continua l’Anglais. Est-ce toujours lady Suzan Carpeth qui tient la corde dans Belgrave-square ? ou bien a-t-elle cédé la place à lady Margaret Cranmouth ?

— À vous dire le vrai, — répliqua le Breton, qui ne voulut pas, de peur d’exciter des soupçons, paraître se soucier peu de lady Suzan ou de lady Margaret, — je crains que miss Belinda Charters ne l’emporte bientôt sur ces deux dames.