Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/191

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Il avait son projet. Il fit avec précaution le tour du bivouac des Anglais qui dormaient négligemment, se fiant à la vigilance des deux factionnaires.

En rampant comme un serpent dans les jungles, il fut aperçu par l’un des coolies indiens. Celui-ci allait donner l’alarme, mais Sougriva lui fit, avec deux doigts levés de la main droite, un signe cabalistique.

Aussitôt l’autre garda le silence.

Sougriva cherchait deux choses : un cheval pour remplir son message, et John Robarts pour lui couper la tête.

Par bonheur, ce gentleman dormait paisiblement près du bivouac à demi éteint, au milieu de dix ou douze autres gentlemen dont les bras et les jambes étaient enchevêtrés de la plus pittoresque façon.

Sougriva tenait son ennemi ; mais s’il l’avait tué, toute la troupe se serait éveillée et sa mission aurait été manquée. Il consentit donc, pour le moment, à prendre patience, se promettant bien d’ailleurs de retrouver John Robarts un jour ou l’autre.

Puis il détacha avec précaution un des chevaux qui étaient entravés, lui remit sa bride, accrochée négligemment à un arbre voisin, et pour empêcher le bruit, lui enveloppa les pieds avec des