Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/195

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— Dix ! cent ! mille ! la moitié de mes États si tu me fais retrouver ma fille ! s’écria Holkar.

— Non, seigneur, je n’ai pas tant d’ambition. Ce que je veux, c’est la vie du lieutenant John Robarts.

— Tu veux sauver ce Feringhee.

— Moi ! s’écria Sougriva en riant d’un rire sauvage, le sauver ! Que je sois à jamais privé de la vue de Wichnou, si j’ai pensé à sauver un Anglais !

— Oh ! alors, c’est facile, dit Holkar. Je te le donne, et dix autres avec lui. »

En même temps, pendant qu’on achevait les préparatifs du départ, il fit quelques questions à Sougriva sur la force et la position de l’armée anglaise.

« Seigneur, dit l’Indien, j’ai tout vu. Avant-hier au soir, je sortis de Bhagavapour afin de rendre visite au 21e régiment de cipayes, où j’ai des amis et des intelligences. Comme j’étais sous l’habit d’un mendiant, aucun des habits rouges ne s’occupa de moi. On me laissa tranquillement errer dans le camp, et réciter mes prières à Wichnou. C’est alors que je pus parler à plusieurs cipayes, dont l’un est sergent et affilié à notre conspiration. Ah ! seigneur, c’est un plaisir de voir comme ils haïssent et méprisent ces maudits Anglais !… Tout en eux est horrible ! Leurs blasphèmes, leur voracité, leur habitude de manger des mets consa-