Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/229

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avancés, ou les foulait aux pieds, et recevait une pluie de balles sans en être ébranlé.

D’un autre côté, la vue de Louison épouvantait les plus braves. La cuirasse naturelle de Scindiah et les griffes puissantes de la tigresse étaient pour Holkar et Sita un formidable rempart.

Mais enfin ils allaient céder au nombre. Déjà le brave Sougriva, commandant de l’escorte, renversé sous son cheval mort, venait d’être fait prisonnier. Holkar, grièvement blessé, ne pouvait plus donner d’ordres ; et les Indous commençaient à fuir, lorsque Corcoran, regardant autour de lui, courut au secours de son aile droite en danger et surtout de l’infortunée Sita.

Jusque-là il n’avait pensé qu’à faire sa retraite en bon ordre ; mais quand il vit Sita près de retomber aux mains de ses ravisseurs, il se sentit transporté de fureur, et, rassemblant autour de lui ses meilleurs cavaliers, il se précipita avec toute sa troupe sur le malheureux Rao, rompit sa cavalerie et le mit dans une déroute complète. Il jeta à terre d’un coup de pointe Rao lui-même, qui tomba mourant sous les pieds des chevaux, et il allait délivrer Sougriva, mais John Robarts et le petit nombre d’Anglais qui le suivaient, tout en reculant devant la charge irrésistible de Corcoran, se retirèrent assez fièrement et sans être entamés.

Dans leur retraite ils emmenaient Sougriva pri-