Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dépêches sur la table du colonel Barclay, et je les ai fait lire à cinq ou six de mes amis cipayes, qui ont répandu la nouvelle dans tout le camp. Vous jugerez de l’effet. Je regrette de ne pas être avec vous sur la brèche ; mais je vous serai plus utile au camp. Ayez bonne espérance et attendez-vous à tout.

« Sougriva »

Corcoran étonné regarda le messager.

« Et comment as-tu franchi les lignes anglaises ? » demanda-t-il avec quelque défiance.

L’Indien lui répondit :

« Qu’importe, puisque me voilà ?

— Quelle raison as-tu d’abandonner les Anglais ? Est-ce qu’ils te payent mal ?

— Très-bien, au contraire.

— Es-tu mal nourri ?

— Je me nourris moi-même, et j’achète ma provision de riz, pour qu’aucune main impure n’y puisse toucher.

— Es-tu maltraité ? As-tu reçu quelque injure ? »

Le cipaye se découvrit les reins et montra d’affreuses cicatrices.

« Ah ! je comprends, dit Corcoran ; c’est l’égratignure du chat aux neuf queues. Tu as reçu le fouet ?

— Cinquante coups, répondit le cipaye. Je me suis évanoui au vingt-cinquième, on a continué de