Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/249

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profonde dans laquelle ils étaient entrés, afin d’en faire un cul-de-sac infranchissable. Par bonheur la rue était fort étroite, et ce travail fut terminé en quelques secondes. Puis il commença à refouler l’ennemi de divers côtés dans cette rue, et amenant à son extrémité trois canons de campagne, il les fit charger à mitraille et somma les Anglais de se rendre.

Ceux-ci voulaient forcer le passage à la baïonnette. Aussitôt Corcoran fit tirer sur eux à mitraille. En un clin d’œil la rue fut remplie de morts et de blessés.

Pendant qu’on rechargeait les canons, Corcoran fit une seconde sommation. Cette fois, il fallut se rendre. Quatre-vingts Anglais restaient seuls debout sur deux cents qui avaient pénétré dans Bhagavapour.

Mais Corcoran n’eut pas le temps de jouir de son triomphe. Un grand tumulte de cris et de gémissements lui fit craindre quelque catastrophe. Il se hâta de retourner vers la brèche, et, sur son chemin, il rencontra deux ou trois cents fuyards.

« Halte ! cria Corcoran d’une voix terrible. Où courez-vous ?

— Seigneur capitaine, dit un des fuyards, Holkar est blessé à mort. Les Anglais ont passé par-dessus la brèche ! Sauve qui peut !

— Sauve qui peut ! s’écria Corcoran. Misérable,