Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/266

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— Monsieur, dit Bangor d’un air confidentiel, je suis autorisé à vous offrir jusqu’à un million de roupies si vous voulez partir avec la fille d’Holkar et abandonner les Mahrattes à leur sort.

— Et vous, dit Corcoran, si vous persistez une minute de plus à me proposer une trahison, je vous fais empaler net. Portez mes compliments au colonel Barclay, et dites-lui que je l’attends dans une heure au bord de la rivière pour traiter avec lui. Passé ce temps, je ne le recevrai plus qu’à discrétion. »

Il fallut se contenter de cette offre et partir.

Barclay, qui n’avait fait des propositions si insolentes que pour cacher sa détresse, s’adoucit lorsqu’il vit que Corcoran était instruit de tout. Il accepta l’entrevue demandée et marcha au-devant du vainqueur, à cent pas de la forteresse.

« Colonel, lui dit le Breton en lui tendant la main, vous avez eu tort de vous brouiller avec moi, vous le voyez ; mais il n’est jamais trop tard pour réparer sa faute.

— Ah ! vous acceptez mes conditions ! répliqua joyeusement Barclay. J’en étais sûr. Au fond, que pouvez-vous espérer de cette canaille qui vous plantera là au premier échec ? Un million de roupies, d’ailleurs, c’est une forte somme et qu’on ne trouve pas sous tous les pavés. Voilà votre fortune faite, et même, si vous voulez, je pourrai vous