Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/270

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Doublez, triplez l’impôt, c’est votre peuple qui payera.

— Et s’il se révolte ? S’il refuse de payer ?

— Eh bien ! nous viendrons à votre secours.

— Cela mérite réflexion, dit Corcoran.

Au fond, ses réflexions étaient déjà faites, ou plutôt il n’avait pas eu besoin d’en faire, mais il voulait voir le fond du sac de l’Anglais.

« Quelle est la seconde condition ? » continua-t-il.

Le colonel parut d’abord hésiter un peu ; puis d’un air dégagé :

« Écoutez, cher monsieur. J’ai confiance en vous, oui, pleine confiance, je vous jure, et s’il ne tenait qu’à moi… Mais enfin, la Compagnie voudra qu’on lui donne des garanties. Par exemple, un officier anglais qui résiderait près de vous, qui serait votre ami, qui…

— Qui surveillerait toutes mes actions, et qui en rendrait compte au gouverneur général, n’est-ce pas ? dit Corcoran avec un sourire. Cet ami guetterait le moment de me tordre le cou ; comme vous l’avez fait pour Holkar. Vous appelez cela un ami ; moi je l’appelle un espion…

— Monsieur ! s’écria Barclay.

— Ne vous fâchez pas. Je suis un vrai marin, moi, et un homme mal élevé : j’appelle les choses par leur nom… En deux mots comme en cent, je ne veux rien de vous. Je garde mes roupies,