Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/281

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son père quoique prisonnier le gênait encore, il l’empoisonna ; et ne croyez pas que Brahma ou Wichnou l’aient jamais foudroyé ou qu’ils aient même contrarié ses desseins ! Brahma et Wichnou qui l’attendaient sans doute ailleurs, l’ont comblé de richesses, de victoires et de prospérités de toute espèce ; il est mort à l’âge de quatre-vingt huit ans, honoré comme un Dieu, et sans avoir eu même une seule fois la colique.

— Parbleu ! dit Corcoran, il faut avouer que si tous les princes de ton pays ressemblent au pauvre Holkar et à l’illustre Aurengzeb, vous avez bien tort de les regretter et de combattre les Anglais qui vous en débarrassent.

— Je ne suis pas de votre avis, répliqua Sougriva, car les Anglais mentent, trompent, trahissent, oppriment, pillent et tuent aussi bien que nos propres princes, et il n’y a aucune chance de leur échapper. Supposez que le colonel Barclay succède à Holkar, il sera dix fois plus insupportable, car d’abord, il prendra notre argent comme faisait le défunt, et de plus, nous n’avons aucun profit à l’assassiner. S’il était tué, on nous enverrait de Calcutta un second Barclay aussi féroce et aussi affamé que le premier. Holkar au contraire avait toujours peur d’être égorgé, et cette peur lui donnait quelquefois du bon sens et de la modération. Enfin il savait qu’un brahmine